L'Atelier 340 Muzeum et sa créativité déstressante ont créé une équipe spécialisée dans le laxatif culturel. Cette vidéo-performance a été réalisée dans le cadre de la coupure, par la Ministre Fadila Laanan, des subsides de la Communauté française pour l'Atelier 340 Muzeum.

La vidéo est juste ci après.


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Ministre de la Culture, de l'Audiovisuel, de la Santé et de l'Égalité des Chances
de la Communauté française de Belgique

Bruxelles, le 2 mars 2011

Concerne: Laxatif permanent.

Chère Madame la Ministre de la Culture et de l'Égalité des chances,

Nous avons lu deux articles parus dans Le Soir du 2 et 3 février 2011 et nous sommes étonnés de la manière dont le Ministère de la Culture nous administre un laxatif. Je pensais que nous étions partenaire du Ministère de la Culture mais je pense que le Ministère de la Culture n'a pas de culture. Votre Cabinet nous organise une situation sadique.


Nous avons déjà subi trente-deux ans de sous-subventionnement.

Nous avons déjà subi le fait que le Ministère de la Culture nous enlève nos chaussures et nous laisse en chaussettes ce sous-subventionnement nous a mis dans une telle situation que nous avons dû céder 50% de notre collection, un patrimoine durement construit, parce que le Ministère n'avait pas d'argent pour nous subsidier correctement).

En 2009, le Ministère de la Culture nous a envoyé cinq inspecteurs de l'administration de la Communauté française pour une auscultation verticale et horizontale suite aux articles parus dans le journal Le Soir. Ceux-ci avaient été publiés après le Conseil communal du mois de septembre où Merry Hermanus avait proposé au pouvoir communal que la commune reprenne nos bâtiments parce que nous étions en dissolution judiciaire – un mensonge vulgaire d'incompétent. Suite à cela, Le Soir publiait un article téléphoné réalisé en collaboration avec Monsieur Fabrice Voogt.

En octobre 2010, le Ministère de la Culture nous a fourni un réviseur d'entreprise pour nous réanalyser. Aujourd'hui, sans nous donner la possibilité de consulter l'audit, il a rendu possible la fuite d'un document confidentiel et sa publication qui eut pour effet de nous ridiculiser complétement.

Par ailleurs, votre Cabinet n'a ni la capacité intellectuelle, ni la déontologie de nous adresser la parole mais divulgue les envies de destruction de l'Atelier 340 Muzeum directement dans la presse (article publié dans La Libre Belgique ce 25 février 2011). Cela démontre une certaine culture de communication.

Ça sent un peu la Stasi, les méthodes des pays de l'est des années soixante. Après trente-deux ans de travail offert au public de notre pays, on nous traite comme ça. Depuis cette dernière législature votre cabinet réfléchit à comment nous détruire. Depuis 2009 nous sommes damné par des articles publiés dans Le Soir: expression journalistique écrite sans consultation, par un sourd pour des sourds.

Fabrice VOOGT, Le ciel de l’Atelier 340 encombré de nuages. Jette Dissolution judiciaire de l’ASBL ? , Le Soir, Vendredi 13 novembre 2009, p.22.

Pépone et Don Camillo, Le Soir, samedi 19 et dimanche 20 juin 2010, p.18.

Fabrice VOOGT, Diptyque dans le tableau jettois, Le Soir, Mardi 29 juin 2010, p.40.

Fabrice VOOGT, Un million de dettes au 340, Le Soir, Mercredi 2 février 2011, p.20.

Fabrice VOOGT, Atelier 340 : Hermanus met Doyen en cause, Le Soir, Jeudi 3 février 2011, p.20.

Si le Cabinet est influencé par ce type d'articles, c'est triste.

Dans ces articles, on sent que le journaliste est à la solde de Monsieur Merry Hermanus depuis très longtemps et on sent que Monsieur Hermanus est une très bonne taupe de votre cabinet et administration.

Quand vous lisez le blog de Monsieur Hermanus, vous comprenez bien qu'il est en possession de cette étude de réviseur d'entreprise or ce document est un document confidentiel. De quel droit?

Quand vous regardez le blog de Monsieur Merry Hermanus, vous voyez quelle perte d'énergie politique est réalisée. C'est un harcèlement politique infini.

Je ne comprends pas pourquoi votre cabinet (vos conseillers intellectuels) n'a pas trouvé de meilleures méthodes intellectuelles pour nous évincer. Pourquoi nous salir, nous amoindrir en public, devant notre public, dans notre commune, dans notre quartier?

Il ne faut pas nous faire le coup d'une espèce de nationalisation des structures culturelles indépendantes dans un pays créé par des entrepreneurs.

Il ne faut pas nous faire de remarques concernant une mauvaise gestion si on ne parvient même pas, après soixante-six ans, à construire un musée d'art contemporain pour notre Communauté de quatre millions et demi d'habitants.

Il ne faut pas faire porter la construction culturelle par les bras juridiques des ASBL. Le ministère de la Culture se paye une sorte de parapluie administratif. L'Atelier 340 Muzeum a toujours réalisé 300% des valeurs des subsides en autofinancement. La Communauté française semble ne jamais l'avoir remarqué.

Il ne faut pas nous faire des remarques quand les subventions sont parfois payées un an et demi en retard.

Il ne faut pas nous faire de remarques quand les ASBL qui œuvrent pour les arts plastiques ne sont ni analysées intellectuellement ni financièrement (en effet, c'est seulement depuis l'arrivée de Madame Ariane Fradcourt, que l'état a commencé à analyser le travail des associations d'Arts plastiques).

Il ne faut pas nous faire de remarques quand les subventions sont données sans réflexion, parfois même à la manière clientéliste. Existe-t-il une grille professionnelle d'analyse des opérateurs d'Arts plastiques utilisée par l'État pour soutenir les créativités de ces ASBL avec les deniers publics? Je n'ai jamais vu ce type de démarche analytique en Communauté française. Personne ne sait quelles sont les conditions analytiques à respecter pour recevoir les subventions.

Est-ce que ces subventions sont données pour:

  • Un effort politique ?
  • Un effort intellectuel ?
  • Dans le cadre du clientélisme ?
  • Un effort administratif?
  • Une analyse dans le cadre d'une grille de fonctionnement des structures?
  • Une carte de parti?
  • Une autre raison?

Cette attitude n'est pas du saupoudrage, c'est de l'incompétence. C'est de l'irrespect intellectuel vis-à-vis du travail fourni par les associations d'Arts plastiques.

Nous avons déjà dénoncé cette incapacité de l'État dans un ouvrage qui s'appelle États des lieux. Opérateurs et Arts plastiques, fonctionnements en Communauté française de Belgique. Ces réflexions, menées avec Laurent Busine (Grand-Hornu), Alec De Busschère (Etablissement d'en Face), Laurent Jacob (Espace 251 Nord), Georges Vercheval (Musée de la Photographie) et Jean-Michel Botquin (secrétaire intellectuel), ont été publiées en 1996 et révèlent que nous sommes toujours dans le clientélisme mais pas dans une évaluation intellectuelle du travail des organisateurs d'Arts plastiques. De notre côté, on a toujours défendu la réflexion sur la déontologie de ces opérateurs.

Il ne faut pas nous faire de remarques alors que Monsieur Merry Hermanus, élu politicien local à Jette depuis trente ans et qui fut aussi le plus haut fonctionnaire d'État de la Communauté française (Secrétaire général), n'a rien fait pour conserver la seule institution d'art contemporain dans sa commune. Au contraire, il s'est acharné pendant trente ans à tenter de la détruire. Sur la route vers le dénigrement, il a réussi, auprès de Madame Dupuis, à faire en sorte qu'on nous supprime la totalité des subventions de la COCOF et, auprès de l'ORBEM, qu'on nous retire tous nos employés ACS.

Je me sens comme un chien immigré qu'on a affamé et à qui on donne un coup de pied au cul en lui criant: « dégage le chien, dégage! ».

Chère Madame la Ministre, nous vous invitons avec votre acolyte Monsieur Merry Hermanus à prendre la parole lors de la conférence de presse que nous organisons ce mercredi 23 mars à 10h30 à l'Atelier 340 Muzeum. Si vous pouviez avoir la gentillesse de nous confirmer votre présence ou celle de vos représentants.

Je vous souhaite une bonne vie intellectuelle et culturelle.

WODEK

Président - Concierge